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Bulletin de sécurité GitLab du 05 juin 2023

De multiples vulnérabilités ont été découvertes e corrigées dans GitLab. Elles permettent à un attaquant de provoquer un contournement de la politique de sécurité, une injection de code indirecte à distance (XSS), une élévation de privilèges, un déni de service à distance et une atteinte à la confidentialité des données.


GitLab  est un logiciel libre de forge basé sur git proposant les fonctionnalités de wiki, un système de suivi des bugs, l’intégration continue et la livraison continue. Développé par GitLab Inc et créé par Dmitriy Zaporozhets et par Valery Sizov, le logiciel est utilisé par plusieurs grandes entreprises informatiques, dont IBM et Sony.

GitLab publie des correctifs pour les vulnérabilités dans des versions de sécurité dédiées. Il existe deux types de versions de sécurité : une version de sécurité mensuelle et planifiée, publiée une semaine après la version de la fonctionnalité (qui se déploie le 22 de chaque mois) et des versions de sécurité ad hoc pour les vulnérabilités critiques.
Stored-XSS avec CSP-bypass dans les demandes de fusion. Une demande de fusion spécialement conçue pourrait conduire à un XSS stocké côté client qui permet aux attaquants d’effectuer des actions arbitraires au nom des victimes. Il s’agit d’un problème de gravité élevée.

ReDoS via FrontMatterFilter dans tous les champs Markdown. Un déni de service d’expression régulière était possible via l’envoi de charges utiles spécialement conçues au point de terminaison preview_markdown. Il s’agit d’un problème de gravité élevée.

 

Les adresses IP restreintes peuvent cloner des référentiels de projets publics. Un attaquant de provoquer consommation élevée de ressources à l’aide d’artefacts de rapport de test malveillants. Il s’agit d’un problème de gravité moyenne.

XSS reflété dans la fonctionnalité Signaler un abus. Un XSS reflété était possible lors de la création de nouveaux rapports d’abus, ce qui permet aux attaquants d’effectuer des actions arbitraires au nom des victimes. Il s’agit d’un problème de gravité moyenne.


Le code arbitraire est employé pour nommer, en parlant de piratage informatique, une action à faire faire à une machine sans que le propriétaire soit d'accord. Par exemple, en utilisant un exploit, le code arbitraire peut ouvrir une session super-utilisateur sur une machine distante, ou modifier une base de données, ou plus généralement donner accès à une information non disponible. Les pirates s'intéressent plus particulièrement aux vulnérabilités critiques des logiciels et des systèmes d'exploitation. Ces failles permettent généralement d'obtenir une élévations de privilège donnant des droits d'administrateur. Une situation qui permet d'autoriser l'exécution de code arbitraire à distance à l'insu des victimes. Ce sont particulièrement les failles de catégorie zero days qui sont ciblées en priorité du fait de leur absence de correctif. Le retard d'application des mises à jour des vulnérabilités présente aussi un risque potentiel de contrôle à distance non sollicité.

Une attaque par déni de service (Denial Of Service attack, d’où l’abréviation DoS) est une attaque informatique ayant pour but de rendre indisponible un service, d’empêcher les utilisateurs légitimes d’un service de l’utiliser. Il peut s’agir de la perturbation des connexions entre deux machines, empêchant l’accès à un service particulier, de l’inondation d’un réseau afin d’empêcher son fonctionnement, de l’obstruction d’accès à un service à une personne en particulier, également le fait d’envoyer des milliards d’octets à une box internet. L’attaque par déni de service peut ainsi bloquer un serveur de fichiers, rendre impossible l’accès à un serveur web ou empêcher la distribution de courriel dans une entreprise. Ce mode d'attaque est largement utilisé par les pirates via des failles de sécurité "Zero Day" ou l'absence de mise à jour automatiques.

Le cross-site scripting (abrégé XSS), est un type de faille de sécurité des sites web permettant d'injecter du contenu dans une page, permettant ainsi de provoquer des actions sur les navigateurs web visitant la page. Les possibilités des XSS sont très larges puisque l'attaquant peut utiliser tous les langages pris en charge par le navigateur (JavaScript, Java, Flash...) et de nouvelles possibilités sont régulièrement découvertes notamment avec l'arrivée de nouvelles technologies comme HTML5. Il est par exemple possible de rediriger vers un autre site pour de l'hameçonnage ou encore de voler la session en récupérant les cookies. En exploitant les failles critiques Zero-Day, les cybercriminels lancent des attaques XSS dans le but d'insérer des scripts malveillants dans les sites internet. Les navigateurs sont incapables de distinguer l'origine des balises malwares de celles qui sont légitimes. Cette action donne aux pirates un accès complet aux informations confidentielles enregistrées par les internautes dans l'historique et les cookies de navigation.

Une élévation des privilèges est, en informatique, un mécanisme permettant à un utilisateur d'obtenir des privilèges supérieurs à ceux qu'il a normalement. Généralement, un utilisateur va vouloir élever ses privilèges pour devenir administrateur du système, afin d'effectuer des tâches qu'il n'a pas le droit de faire en temps normal. Ce mécanisme est utile pour lancer des processus sensibles, pouvant nécessiter des compétences particulières en administration système : par exemple lors d'une manipulation des partitions d'un disque dur, ou lors du lancement d'un nouveau service. L'administrateur peut reconfigurer le système d'exploitation. Il peut gérer les autorisations d'accès au réseau. Il surveille le système, gère la sécurité et automatise certaines tâches. Toutes ces fonctions présentent un risque pour les systèmes infectés et une atteinte à la politique de sécurité.

Une politique de sécurité informatique est un plan d'actions définies pour maintenir un certain niveau de sécurité. Elle reflète la vision stratégique de la direction de l'organisme (PME, PMI, industrie, administration, État, unions d'États…) en matière de sécurité informatique. Elle est liée à la sécurité de l'information. Elle définit les objectifs de sécurité des systèmes informatiques d'une organisation. Une politique de sécurité informatique est une stratégie visant à maximiser la sécurité informatique d’une entreprise. Elle est matérialisée dans un document qui reprend l’ensemble des enjeux, objectifs, analyses, actions et procédures faisant parti de cette stratégie. La stratégie qui vise à maximiser la sécurité informatique d’une entreprise se matérialise par un document qui regroupe les objectifs, les enjeux et les actions qu'elle doit mettre en œuvre. En complément de la politique de sécurité informatique, les entreprises se dotent d'une charte informatique qui établie des recommandations spécifiques au niveau des technologies informatiques. Certaines cyberattaques réussissent en contournant ou diminuant les politiques de sécurité. Le CERT et le CISA préconisent le comblement immédiat des correctifs des failles critiques et plus particulièrement ceux qui concernent les vulnérabilités de catégorie Zero Day.

La confidentialité a été définie par l'Organisation internationale de normalisation comme « le fait de s'assurer que l'information n'est accessible qu'à ceux dont l'accès est autorisé », et est une des pierres angulaires de la sécurité de l'information. La confidentialité permet d'empêcher un accès non autorisé à des informations qui présentent un caractère sensible. Les intrusions dans les réseaux d'entreprise qui ne sont pas assez protégées, les négligences des personnes qui exposent des données non chiffrées, les niveaux insuffisants des contrôles d'accès sont autant de situations qui mettent en péril la confidentialité des données. De plus en plus de navigateurs, comme par exemple QWant et surtout Brave, se lancent dans une politique de confidentialité des données de navigation. Nul doute que l'utilisation d'un Réseau Privé Virtuel chiffré (VPN) et l'utilisation de données dans un cloud sécurisé améliorent la confidentialité et la sécurité des échanges. En juin 2023, la société Proton lance son extension de navigateur Proton Pass. Un gestionnaire de mots de passe sécurisé, gratuit et open source.

Les CERT (Computer Emergency Response Teams) sont des centres d'alerte et de réaction aux attaques informatiques, destinés aux entreprises ou aux administrations, mais dont les informations sont généralement accessibles à tous. Les tâches prioritaires d'un CERT sont multiples. La centralisation des demandes d'assistance à la suite des incidents de sécurité sur les réseaux et les systèmes d'informations. Le traitement des alertes et réaction aux attaques informatiques. L'établissement et maintenance d'une base de donnée des vulnérabilités. La Prévention par diffusion d'informations. La coordination éventuelle avec les autres entités.

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