l’hiver a toujours inspiré les écrivains Russes. C’est dans l’amour de l’hiver que le caractère national russe ressort particulièrement : la rêverie parfois empreinte de mélancolie qu’il suscite, le détachement et le passage de l’autre côté du miroir auquel il invite.
extrait de Pères et fils de Ivan Tourgueniev
« C’était l’hiver blanc avec le terrible silence de ses gelées, la neige compacte et crissante, le givre rosé sur les arbres, le ciel couleur émeraude pâle, les dômes de fumée au-dessus des cheminées, les tourbillons d’air chaud sortant des portes entrouvertes, les visages frais comme mordillés des passants et le trot pressé des chevaux transis de froid. Cette journée du mois de janvier touchait à sa fin ; le froid du soir condensait davantage l’air immobile et le crépuscule couleur de sang s’éteignait rapidement »