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10 mai 2022 à 12 h 02 min #39425Modérateur
j’adore cette citation de Maurice Chevalier , et je précise ; ce n’est pas du vécu
Vieillir : c’est très mauvais signe quand on oublie de reboutonner sa braguette après avoir pissé, mais c’est pire quand on oublie de la déboutonner avant.
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10 mai 2022 à 12 h 54 min #39427Maître des clés
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10 mai 2022 à 13 h 34 min #39428Modérateur
étant dans le scatologique
ça me fait penser à une histoire
c’est un médecin qui va voir un de ses patients dans une maison de retraite . “Alors , comment allez vous ? ” lui demande t il . ” très bien docteur, il n’y a qu’un seul problème , je fais pipi et caca tous les matins à 7 heures ” . et bien c’est parfait répond le médecin, où est le problème ? Le problème lui répond son patient, c’est que je me lève à 8 heures !!!!!!
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10 mai 2022 à 14 h 37 min #39429Maître des clés
Le problème lui répond son patient, c’est que je me lève à 8 heures
Excellent !!!
Nicolas Coolman
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10 mai 2022 à 17 h 17 min #39430Modérateur
Remarquez, on peut aborder le thème de la vieillesse de façon plus poétique comme le fait ici Alexandre Vialatte ( 1901/1971 ), et c’est magnifique
” Vingt fois j’ai voulu dire adieu à ma jeunesse. Vingt fois j’ai craint de me montrer ridicule. C’était trop tôt. La fois suivante, elle était partie. On ne saurait dire adieu trop vite à sa jeunesse. Elle s’en va sur la pointe des pieds.
L’homme entre dans le soir de sa vie comme dans un pays étranger. Les gares sont plus petites et plus rares. Les voyageurs deviennent moins nombreux. Ils ont changé de costume. On ne voit plus de bérets basques. Les quais sont de plus en plus déserts. Les affiches, dans les salles d‘attente, ne parlent plus des mêmes montagnes. Et soudain, au bout d’un tunnel, l’horizon lui-même a changé. Quels sont ces longs pays bleuâtres ? Des plaines s’étendent, qu‘on n‘avait jamais vues ; transfigurées par on ne sait quel reflet. Plus loin, au loin (mais à quelle distance exactement ? les distances trompent), plus loin, c‘est la terre de la mort.
Si l’on descend dans quelque ville, elle est paisible, provinciale, et pour ainsi dire tourangelle. On en aime la lenteur et la sérénité, le ciel vert (je ne sais comment dire), les parterres du jardin public. On ne savait pas qu‘on n’aimait plus que les fleurs.
La nuit tombe et, sur les étoiles, on voit se détacher un bicorne. Il coiffe quelque amiral de marbre ou quelque académicien de bronze. On cherche le nom : c’est le petit D., qui ne savait pas la géographie, ou le petit L…, qu‘on battait en grammaire. L‘amiral avait peur de l’eau, l’académicien solennel était sergent au 3° zouaves. Le premier de la classe est devenu comptable, le timide fut martyr dans l’Oubangui, le dernier a son portrait dans tous les magazines : on cite ses traits, on admire ses pièces. Le sportif s’est fait pharmacien, l’Auvergnat dirige trois brasseries. Les autres sont morts. Une large rue mal éclairée, où l’on distingue dans une vitrine des hommes blafards habillés en chasseurs, porte le nom d’un grand graveur dont on fréquentait la maison ; on garde encore dans un tiroir sa pipe, sa rosette, son monocle. On se rappelle des fêtes sur la Marne, des charmilles, des drapeaux, des barques, des enfants. C’est à pleurer. Plus loin, une inscription gravée rappelle le nom d’un écolier qui se fit tuer dans la Résistance. On le revoit, à l’étude du soir, par une fenêtre du collège, devant un gros dictionnaire latin.
D’où sortent toutes ces choses ? D’un film ? De la mémoire ? On erre dans son présent comme dans un vieux musée. On s‘égare. Sur une petite place où clignote la lumière d’un restaurant jaunâtre, une statue (encore !) s’élève sous les tilleuls, qu’on discerne mal dans cette ombre. On l’éclaire avec une lampe torche. On retrouve le visage de son meilleur ami. Déjà…
Ils sont tous descendus pendant que le train était en marche. D’autres peuplent de longs cimetières. Un chat y passe, dans une allée, l‘après-midi.
Il faut reprendre le train du soir. Le pays est de plus en plus désert, les gares de plus en plus distantes. Et, un matin, les rails ayant changé de versant, on revoit, mais de si haut et de si loin, un bref instant, le pays de la vie, comme autrefois.”
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3 juin 2022 à 8 h 59 min #39608Modérateur
“Mauvais souvenirs , soyez les bienvenus, vous êtes ma jeunesse lointaine “
Georges Courteline
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3 juin 2022 à 10 h 02 min #39610Modérateur
Dis qu’as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuitIl avait toujours dans la tête
Le manège d’anciens tourments
De la fenêtre par moment
Parvenaient des bouffées de fêteOù sont les lumières lointaines
Voici fermés les yeux éteints
Ce chant des lilas au matin
De Montmartre à MortefontaineDis qu’as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuitTu meurs sans avoir vu le drame
Carco qui ne sus que chanter
Te souviens-tu de cet été
De Nice où nous nous rencontrâmesOn faisait semblant d’être heureux
Le ciel ressemblait à la mer
Même l’aurore était amère
C’était en l’an quarante-deuxDis qu’as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuitExcuse-moi que je le dise
Dans ce Paris où tu n’es plus
Comme Guillaume l’a voulu
Qu’un nom qui se mélancoliseQue l’avenir du moins n’oublie
Ce qui fut le charme de l’air
Le bonheur d’être et le vin clair
La Seine douce dans son litDis qu’as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuitCe coeur que l’homme avec lui porte
Ne change pas avec le vent
Nous mettrons demain comme avant
Des coquelicots à nos portesLes mots que nous avons cueillis
Les voici pour celui qui meurt
Passent les gens et tu demeures
O poète de mon paysDis qu’as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuitAragon
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